Les biais cognitifs nous donnent l’illusion d’avoir un raisonnement logique alors qu’il ne l’est pas. Malgré leur impact négatif, les biais cognitifs nous permettent de fonctionner à l’économie en empruntant des voix automatiques toutes tracées. Ils nous protègent aussi de la remise en question de certains préjugés ou croyances, tout en contribuant à les alimenter.
Nous avons tous des biais cognitifs, ce n’est pas pathologique. Il est utile d’en prendre conscience et de les repérer chez soi (et chez les autres). Un point commun des biais et qu’ils nous amènent à tirer des conclusions hâtives (ou saut aux conclusions pour les Anglo-saxons) avec un certain niveau de confiance alors que les informations dont nous disposons sont insuffisantes. Une des raisons de ces conclusions hâtives est qu’elles réduisent plus rapidement le stress et l’inconfort liés aux situations d’incertitude ou d’incohérence. Il s’agit par exemple de situations dans lesquelles nous n’arrivons pas à prendre une décision ou à tirer une conclusion face à un phénomène ambigu ou complexe.
Les biais deviennent problématiques lorsqu’ils sont trop intenses ou systématiques, car ils peuvent alimenter des convictions erronées, nous faire adhérer à des théories séduisantes, mais fausses, ou encore aboutir à un délire (forme extrême d’une croyance erronée).
Apprendre à connaître et à reconnaître nos biais fait partie de l’« hygiène cognitive » dont l’intérêt est de maintenir une certaine souplesse dans notre pensée et dans nos raisonnements.