les biais cognitifs

 

On appelle biais cognitifs l’ensemble des raccourcis automatiques de notre pensée qui altèrent la recherche comme la perception d’une information et la façon dont nous l’interprétons. Ils concernent aussi ceux qui diffusent une information, parfois à leur insu, parfois volontairement pour influencer ou convaincre leurs destinataires. 

Une même information peut ainsi prendre un sens différent selon la façon dont elle est présentée (les mots choisis, la forme graphique), le contexte dans lequel elle est diffusée (à quelle information préalablement reçue la nouvelle information fait écho, dans quel contexte sociétal cette information survient), ou selon notre histoire personnelle. Ces biais sont d’autant plus difficiles à détecter qu’ils protègent nos croyances ou l’image que nous avons de nous-mêmes.





  • Biais de l’asymétrie cognitive

    Ce biais consiste à douter de façon exagérée et par principe de la version officielle donnée à un fait et en contrepartie à avoir une croyance forte dans la théorie « alternative » ayant une vraisemblance faible.

  • Biais de l’anomie

    Ce biais correspond au sentiment de manquer de contrôle sur son environnement découlant d’une impression que sa situation personnelle se dégrade. Elle alimente une méfiance par rapport aux autorités et aux experts et une propension à l’asymétrie cognitive.

  • Biais de la pensée magique

    Ce biais est une approche cognitive qui nous porte à croire que « rien n’arrive par hasard », que « tout est lié » et qu’« il ne faut pas se fier aux apparences ou s’en satisfaire ».

  • Biais d’intentionnalité ou d’anthropomorphisme

    Ce biais consiste à voir une intentionnalité humaine là où réside un accident, le hasard, la fatalité.

  • Biais de proportionnalité

    Ce biais consiste à considérer qu’un événement important ne peut résulter du hasard et implique nécessairement une cause importante.

  • Biais de confirmation

    Ce biais correspond à la tendance à n’accorder de valeur qu’aux informations qui confirment nos croyances et à ignorer ou dévaluer celles qui les contredisent.

  • Biais d’observation

    Ce biais caractérise la tendance à manipuler inconsciemment une expérience ou interpréter de manière erronée les données afin d’atteindre un résultat spécifique attendu au départ.

  • Biais de notoriété

    Ce biais porte à croire que, si une personne est connue, son opinion a plus de valeur que celle d’une personne moins connue bien qu’experte.

  • Biais de dissonance cognitive

    Ce biais correspond à un raisonnement articulé sur la volonté d’éliminer toute contradiction, afin de restaurer un équilibre cognitif.

  • Biais d’autorité

    Ce biais correspond à la tendance à surévaluer ou à accorder une plus grande importance à l’opinion d’une figure faisant office d’autorité sur un sujet, et à être plus influencé par cette opinion.

  • Biais d’engagement

    Ce biais décrit le comportement d’un individu ou d’un groupe qui continue de prendre des décisions allant dans le sens d’une décision initiale, et ce même si cette décision initiale a conduit à un échec.

  • Biais de confiance excessive

    Ce biais est la tendance à surestimer ses connaissances, ses capacités physiques et intellectuelles, et à avoir trop confiance dans son jugement.

  • Biais de conformisme

    Ce biais est la tendance à penser et agir comme le groupe qui nous entoure.

  • Biais de l’effet Dunning-Kruger

    Ce biais conduit ceux qui ont peu de compétences à surestimer leurs compétences et inversement, ceux qui sont plus compétents à les sous-estimer.

  • Biais des coûts irrécupérables

    Ce biais concerne la tendance qu’ont les individus à être influencés de manière irrationnelle par des décisions prises antérieurement (investissement financier réalisé, temps passé, efforts consentis, etc.).

  • Biais du sophisme de l’homme de paille

    Ce biais est une technique de rhétorique, également appelée « de l’épouvantail », qui consiste à déformer la position de l’adversaire en lui attribuant un argument facilement réfutable.

  • Biais du sophisme de la solution parfaite

    Ce biais consiste à mépriser une mesure au motif que celle-ci n’est pas parfaite. Ainsi, l’existence du moindre défaut suffirait à discréditer une proposition de solution.

  • Biais du sophisme du pragmatique

    Ce biais consiste à croire que quelque chose est vrai parce que « cela fonctionne ».

    Alors que la satisfaction n’a aucun rapport avec le fait que l’appareil, la médecine ou la thérapie en question a démontré un effet spécifique significatif supérieur au seul placebo.

  • Biais de l’effet boomerang

    Ce biais rend compte du fait que vouloir persuader quelqu’un que sa croyance est erronée, par l’exposition à des informations censées l’infirmer, a parfois pour effet de la renforcer.

  • Biais de mémoire

    Ce biais concerne le souvenir d’un évènement basé sur une « reconstruction mentale » toujours plus ou moins déformée de l’évènement initial. Le souvenir concilie deux principes : correspondre à l’évènement vécu (dimension cognitive) et être cohérent avec nos croyances (dimension émotionnelle).

  • Biais de l’effet cigogne

    Ce biais consiste face à deux évènements qui interviennent simultanément ou successivement à interpréter qu’il existe une corrélation et un lien de causalité entre eux.

  • Biais de l’erreur de la fausse équivalence

    Ce biais consiste à mettre en parallèle deux choses présentant des points communs, alors qu’elles sont de nature fondamentalement différente.

  • Biais de sophisme

    Ce biais construit un raisonnement qui, partant de prémisses vraies, ou considérées comme telles, et obéissant aux règles de la logique, aboutit à une conclusion inadmissible.

  • Biais de disponibilité

    Ce biais implique de ne se baser que sur des références ou informations immédiatement disponibles.

  • Biais de l’effet de vérité illusoire

    Ce biais est la tendance à croire qu’une information est vraie après y avoir été souvent exposé.

  • Biais d’ancrage

    Ce biais correspond à la tendance à utiliser sans raison valable une information comme point de référence.

  • Biais de cadrage

    Ce biais implique que la façon de présenter une situation ou un problème modifie son interprétation, ainsi la formulation d’une question oriente la réponse apportée.

  • Biais de picorage / cherry picking

    Ce biais correspond à la tendance à rechercher préférentiellement ou uniquement les informations qui confirment nos croyances et moins (ou pas) celles qui les contredisent.

  • Biais de représentativité

    Ce biais correspond à un raccourci mental dans lequel un jugement est porté à partir de quelques éléments qui ne sont pas nécessairement représentatifs.

  • Biais de l’erreur de la preuve anecdotique

    Ce biais correspond à une tendance à considérer une anecdote ou une information isolée comme preuve suffisante pour tirer des conclusions générales sur des sujets généralement complexes. 

  • Biais de l’effet de halo

    Ce biais généralise – positivement ou négativement – la perception que l’on a d’une personne ou d’un objet à partir d’un élément.

  • Biais de l’effet Barnum

    Ce biais conduit à interpréter une description vague et très générale comme s’appliquant de façon spécifique à nous-mêmes.

  • Biais de l’effet de Paréidolie

    Ce biais s’appuie sur le fait qu’un stimulus vague et aléatoire, souvent une image ou un son, peut être perçu comme significatif.

  • Biais de l’effet de bizarrerie

    Ce biais s’appuie sur le fait que des éléments bizarres, étranges ou inhabituels, sont mieux mémorisés que les éléments plus communs.

  • Biais des émotions immédiates

    Ce biais s’appuie sur le fait qu’en prise à nos émotions (colère, peur, joie, etc.), le raisonnement critique et réfléchi est mis à distance et favorise un traitement intuitif de l’information