En fait, cette affirmation repose sur deux erreurs.
L’une concerne la compréhension du fonctionnement du test Elisa : il n’est pas conçu pour « détecter une bactérie », mais des anticorps réagissant à cette bactérie. Dans le « Guide Borréliose de Lyme » publié par la Société belge d’infectiologie et de microbiologie clinique, il est expliqué que le test Elisa repère les anticorps réagissant à la bactérie Borrelia burgdorferi « sensu lato », ce qui signifie « au sens large ». Ce test repère donc bien les anticorps réagissant à l’ensemble des espèces de Borrelia présentes en Europe.
L’autre erreur concerne le vocabulaire utilisé. Il faut distinguer :
– la famille Borrelia ;
– les deux genres Borrelia : Borrelia et Borreliella (qui transmet la maladie de Lyme) ;
– les différentes espèces de Borreliella : Borrelia afzelii, Borrelia garinii, Borrelia spielmanii et Borrelia bavariensis présentes en Europe, et Borrelia burgdorferi « sensu stricto » prédominante en Amérique du Nord ;
– et enfin les « souches » qui se comptent par centaines et qui sont des ensembles de cellules dérivant de la même bactérie mère et donc présentant les caractères typiques de cette dernière.
Pendant 18 ans, les médecins ne l’ont pas cru…
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Le droit de guérir
7 avril 2022
Extrait du « Guide Borréliose de Lyme » recommandations de la Société belge d’infectiologie et de microbiologie clinique, 2016, page 4
En introduction des recommandations, il est listé en rappel « Les bactéries responsables de la borreliose de Lyme, Borrelia burgdorferi sensu lato (s.l.) (essentiellement B. afzelii, B. garinii, B spielmanii, B. bavariensis et B. burgdorferi sensu stricto, cette dernière étant surtout rencontrée aux USA), sont transmises à l’homme par morsure d’une tique infectée du complexe Ixodes ricinus. »
Extrait du « Guide Borreliose de Lyme » recommandations de la Société belge d’infectiologie et de microbiologie clinique, 2016, page 19
Les trois différentes générations de test Elisa sont décrites dans le détail. « On distingue des tests EIA de trois différentes générations. Ceux de la 1re génération contiennent un sonicat des bactéries Borrelia burgdorferi sensu lato et des bactéries intactes. Ces kits contiennent aussi des antigènes présents dans d’autres bactéries et spirochètes avec la possibilité de nombreuses réactions faussement positives. Dans les EIA de 2e génération, la possibilité de réactions aspécifiques est diminuée par une adsorption préalable du sérum avec un spirochète appartenant à B. burgdorferi s.l. ou un spirochète proche (une espèce de Treponema) et/ou des extraits de protéines ou de la flagelline de B. burgdorferi. Les EIA de 3e génération contiennent des antigènes recombinants spécifiques de B. burgdorferi s.l. ou le peptide synthétique C6. Ces peptides ne sont exprimés qu’in vivo. Cela augmente de manière significative la spécificité. Il existe également des EIA de 2e génération dans lesquelles on a ajouté des antigènes recombinants pour augmenter la sensibilité. »
Par ailleurs, sur le site de la National Library of Medicine, on peut consulter la taxonomie des 498 souches de Borreliella répertoriées.